Présentation de l'éditeur:
Ce livre aborde, par la topographie chrétienne, l'étude d'une cité représentative de la plupart des agglomérations africaines de la fin de l'Antiquité à l'intérieur desquelles l'Église cherche à se faire une place. La fouille archéologique attentive d'un lieu de culte, la basilique sud de Sidi Jdidi – gros village de l'arrière-pays de Hammamet en Tunisie – et celle de ses annexes habitées, décrit un processus d'insertion de la communauté dans l'urbanisme existant et permet d'appréhender le mode de transformation du paysage bâti entre le temps de la réfection ultime de la parure traditionnelle de la ville et celui d'une nouvelle monumentalité fondée sur la construction des espaces cultuels chrétiens. L'étude de cette basilique engage également à une réflexion sur la répartition des fonctions liturgiques entre les divers bâtiments. Pour chacun des deux états reconnus, le cadre architectural a été restitué tandis que les hasards de conservation permettent de traiter de certains aspects relatifs aux programmes décoratifs: le sol mosaïqué pour le premier état, une collection de dalles de revêtements exceptionnelle en Afrique pour le second. Deux temps, en effet, sont identifiables, entre la construction primitive attribuable à une période proche du moment de l'établissement vandale et la restauration totale à la suite de la reconquête byzantine. Les datations ont été fondées sur une étude céramologique qui révèle un faciès régional et rural très différencié de celui qui avait été décrit à l'occasion des grandes fouilles de Carthage; il met en évidence de nouvelles typologies, relatives par exemple aux amphores ou à la céramique modelée. Dans le matériel archéologique, la verrerie est particulièrement bien représentée par le luminaire. Un second volume en préparation, consacré au groupe épiscopal et à la cathédrale double, livrera une illustration complémentaire de cette christianisation architecturale des petites cités.